Retour sur le Reset day 7

En conclusion de son cycle de prospective 2018-2019 , la Fing a publié un Cahier d’enjeux qui définit les qualités du numérique que l’on veut pour demain. Celui-ci propose une méthode pour transformer le numérique en ce sens :  travailler sur les impacts de la société sur le numérique, plutôt de s’attacher aux impacts du numérique sur la société. Le programme #Reset 2022 initie un mouvement de coalitions d’acteurs hétérogènes, se cristallisant chacune autour d’un problème, d’un impact recherché, et d’un récit de transformation. Il propose chaque mois un Reset Day pour faire progresser les coalitions et en inventer de nouvelles.

Les Reset days, rendez-vous ouverts de la communauté #Reset, se poursuivent à un rythme mensuel. Leur format a vocation à s’adapter au travail des coalitions, tantôt en chambre, tantôt public. Cette modularité favorise et l’accueil de nouveau nouveaux membres, de nouvelles contributions ou projets, et des temps animés par des co-porteurs de coalitions racontant leurs avancées. Cette édition de septembre 2020 a réuni une quinzaine de participants. Avant d’échanger sur quelques-unes des coalitions plus avancées parmi les 19 proposées, nous nous sommes arrêtés sur nos attentes pour la fin de l’année 2020 et les moyens de faciliter l’action des coalitions.

Objectifs collectifs des prochains mois

  • accompagner la fabrique des coalitions via les reset day
  • faciliter l’avancement des coalitions (définir premiers contributeurs, coporteurs, objets précis d’atterrissage)
  • conduire des ateliers dans le cadre de la démarche territoriale de #Reset à Nantes, en Bretagne et Lille
  • produire un livret #Reset à destination des territoires pour vulgariser et rendre opérationnel le cahier d’enjeux et partager une méthodologie pour construire des stratégies #Reset compatibles dans les territoires
  • favoriser l’acculturation de la communauté et valorisation ses productions

Outils pour les acteurs des coalitions

Focus coalition Self Data

Deux attendus :
  • Faire sortir le self data de son écosystème « experts » et soit plus proche du grand public ;
  • Faire que le self data soit une piste d’innovation technologique et sociale stratégique- continuer à avoir des informations sur les évolutions du self data.
Cette coalition souhaite agir comme un observatoire : continuer à qualifier l’écosystème du Self Data (portabilité, interopérabilité), évaluer l’impact du Self Data, acculturer et communiquer. Elle s’intéresse au « self data impact ».

Focus coalition équité éducative

Porteurs : Jean-François Cerisier (laboratoire Techné de Poitiers), Jean-Michel Perron (directeur R&D de Canopé), Carina Chatain (CNIL, Collectif EducNum), AFINEF, Ed Tech France

  • Point de départ : dialogue avec la Région Nouvelle Aquitaine dans le cadre d’ « In-Fine », projet de manifeste.
  • Objets de travail possibles : à quoi forme-t-on les ingénieurs pédagogiques de demain pour que l’offre intègre nativement l’équité éducative ? comment équiper les territoires qui ont des ambitions d’équité éducative ?

Focus coalition achat public numérique

Cette coalition est particulièrement structurante pour le programme #Reset. Elle permet d’actionner le levier de la commande (publique). Un des coporteurs, l’Institut du numérique responsable (INR) a déjà construit une première brique : une charte pour l’achat public responsable. 

Notre objectif aujourd’hui : avoir une vision plus systémique (intégrant l’accessibilité, l’éco-conception y compris sur des pratiques design, l’ouverture) et pas que technique/matériel. Il s’agit notamment de drainer un nouvel écosystème de prestataires au sein des marchés publics.
Directions publiques concernées : Direction du numérique & Direction des achats de l’Etat.

Cette coalition pourrait être appliquée à la Région Bretagne, qui va sortir un Observatoire de l’Achat public responsable dans les prochains jours.

L’Agence du Numérique – Wallonie (Digital Wallonia)- souligne l’intérêt de ses membres pour cette coalition.

Dématérialiser sans déshumaniser

  • Cette coalition a connu peu d’avancée pendant la phase de confinement Covid, nous avons eu des doutes sur son titre.
  • La question de savoir si on peut dématérialiser sans déshumaniser est une question de recherche. Pendant la période de confinement, elle a pris une nouvelle actualité pour les services au public.
  • Plusieurs acteurs s’intéressent au sujet de la médiation, de la conception des dispositifs numériques (acteurs territoriaux, acteurs éditeurs comme Berger-Levrault). Certains, comme la Fédération des centres sociaux ,sortent un manifeste inspiré de #Reset et veulent rejoindre cette dynamique.  Il s’agit de profiter de cet élan et d’organiser une réunion fédératrice avec des représentants des 3 dimensions commande, offre, usage.
  • Un écueil à éviter : ne pas rester entre acteurs du numérique, la présence d’acteurs comme les Centres sociaux est importante.

 Coalition « Pour des données environnementales d’intérêt général actionnables par les acteurs du territoire »

  • Cette coalition intéresse des acteurs territoriaux. Nous avons besoin de définir des engagements sur des objectifs communs selon l’échelle territoriale.
  • Des producteurs de données environnementales d’intérêt général considèrent qu’ils investissent beaucoup alors que leurs données sont sous-utilisées. Comment les partager avec d’autres acteurs, notamment associatifs, peut-il faire avancer des stratégies locale ?

Les coalitions autour des communs : Développer et maintenir les communs numériques et Fabriquer et valoriser les nouveaux communs de la connaissance

Le collectif Remix The Commons, représenté à cet Reset day, nous partage quelques impressions. Ces deux coalitions sont centrées autour de la production de communs, et pas orientées vers les « commoners » de #Reset qu’elles pourraient outiller. Ne serait-ce pas intéressant de les tourner davantage vers des communs aux sujets de services et questions qui traversent les autres coalitions ? Et sur les enjeux de ne pas rester dans le très général, et de définir des problématiques plus spécifiques (transport, santé… ).

La 27e Région qui souhaite co-porter la coalition sur les communs numériques,,a beaucoup travaillé les communs dans la ville et les territoires. Nous avons ensemble l »intuition qu’il est nécessaire d’ajouter la dimension numérique. Comment l’introduction de commun numérique peut transformer les politiques publiques ? En quoi la trajectoire du numérique doit être prégnante ? Nous pourrions imaginer une charte du numérique en commun pour une ville. De nombreux outils sont mobilisés par les acteurs publics ou en général dans le cadre de l’action sur le territoire d’une ville. Un écueil à éviter cependant : que le numérique ne devienne pas une machine anti-communs et privatise la connaissance.

L’effort à faire est de former des contributeurs, car il y a un effritement radical de la contribution, y compris sur des communs fondamentaux du numérique et de l’Internet. Peu de contributeurs contribuent à des projets collectifs qui créent du communs. Il faut sans doute s’interroger en amont : comment les développeurs et ingénieurs prennent en compte les enjeux collectifs de la contribution. La question vaut d’être posée dans des domaines dans lesquels le numérique permet une pratique plus large. Cette question de la contribution est à aborder également en lien avec la question du travail.

Question de méthode : quelle articulation entre le tour de table des coalitions et les objets d’atterrisage ?

Cela dépend de la nature des coalitions. Par exemple sur le Self Data, nous préemptons les objets pour ensuite faire venir les acteurs. Sur l’équité éducative, nous travaillons à faire atterrir les intentions, les incarner. Sur le sujet des communs, il est nécessaire de commencer par échanger pour se dire quel type d’acteur manque autour de la table de la coalition.

A noter, le prochain Reset Day aura lieu le 13 octobre 2020.