Sous l’égide de l’Institut de la concertation et de la participation citoyenne (ICPC), une coalition d’acteurs divers (civic tech, chercheurs, consultants en concertation, collectivités territoriales, associations) s’est réunie pour travailler autour de la qualité démocratique.Ils constatent que l’usage des technologies n’est pas toujours à la hauteur des enjeux démocratiques.
Les expériences de démocratie et de participation numériques menées depuis plus d’une dizaine d’années montrent que des dynamiques très différentes cohabitent au sein de la démocratie et de la participation numériques. Si certaines sont porteuses d’émancipation citoyenne et promettent de renforcer le lien social ; d’autres -au contraire- ont tendance à équiper des visions démocratiques plus inquiétantes (démocratie d’opinion, peu transparente et instrumentalisée, avec des débats de plus en plus polarisés).
Si les technologies et leurs usages ne sont pas à la hauteur des enjeux démocratiques, il est possible de les faire bifurquer et d’imaginer des “futurs souhaitables”. C’est le pari que nous souhaitons faire avec ce cycle de trois sessions !
🧭 Objectif : construire une “boussole” pour mieux nous orienter collectivement dans la participation numérique.
Le 14 avril 2021, dans le cadre du Reset Fest, la Fing a animé, auprès de l’écosystème breton, un premier atelier consacré aux usages des données environnementales.
Plus de 20 participants, engagés et venant d’horizons différents (associations, collectivités, infrastructure de recherche, CPIE…), se sont rencontrés pour envisager ensemble, en quoi et comment les données environnementales produites sur le territoire peuvent faciliter et orienter de nouvelles pratiques au service de l’intérêt général (pédagogiques, militantes, politiques, …).
Répartis-en 3 groupes, les participants ont ainsi contribué à développer le diagnostic de départ de cette coalition. Les expérimentations déjà en cours, les ressources disponibles et les difficultés rencontrées par les producteurs et utilisateurs de ces données environnementales. Dans un second temps, les discussions se sont concentrées autour des leviers d’actions possibles, pour améliorer, faciliter la prise en main de ces données (data litteracy).
FACILITER L’APPROPRIATION DES DONNÉES, DES DIFFICULTÉS PARTAGÉES…
Les échanges de cette première rencontre partage le diagnostic tiré de travaux de l’Open Data Impact de la Fing (10 ans d’OpenData). En ce sens que la qualité des données ne dépend que de l’usage. Les données, territoriales et environnementales, ne sont à jour que majoritairement utilisées par des experts, scientifiques, aménageurs du territoire… Si l’on veut les rendre actionnables par l’ensemble du territoire, élus et décideurs, mais aussi par la société civile, à des fins pédagogiques par exemple, il nous faut dès lors, les adapter. Passer d’une donnée brute à une information tangible.
L’ouverture massive des données par les prémices de l’Opendata en France, ont montré que de nouveaux usages, imprévus sont possibles. La médiation entre l’offre et la demande des données s’est cristallisée autour de portail. La barrière d’accès, technique, pour maîtriser l’usage de ces portails est élevée.
Qui plus est, lorsque ces données sont récupérées, les producteurs ne sont pas nécessairement informés de pourquoi ces données sont-elles récupérées, pour quels usages, et par qui.
NE PAS RÉINVENTER LA ROUE: DES RESSOURCES ET EXPÉRIMENTATIONS À VALORISER
Les contributions des participants nous ont permis d’identifier plusieurs démonstrateurs et démarches autour de cet enjeu qu’est l’appropriation des données environnementales. En voici quelques-uns:
BioBlitz et Atlas Biodiversité Communal – temps forts où citoyens, décideurs et chercheurs coproduisent des données pour mieux comprendre leur territoire/environnement.
AMBITIONS COMMUNES ET PISTES D’ACTIONS TRANSFORMATRICES
Ci-dessous, quelques éléments qui semblent faire consensus au sein des groupes à la suite de cette première rencontre :
favoriser la qualité des données plutôt que quantité : nécessité d’adapter les jeux de données à la demande, en rapprochant les utilisateur et producteurs des données,
répertorier et organiser pour connaître et comprendre au mieux les données disponibles par territoires, accessibles aussi par le grand public,
besoin d’outiller la collecte, la diffusion et la compréhension des données environnementales,
donner les moyens pour une médiation capacitante; au service d’une culture numérique et environnementale commune.
Mais aussi, déjà quelques pistes d’actions :
des temps-forts pour faire se rencontrer communauté d’offres et d’usages (Datamix, BioBlitz, ABC communaux, Infolabs…),
des guides de bonnes pratiques éprouvés par les acteurs de terrains,
prototyper une régie de données environnementales,
des expérimentations concrètes autour de problématiques à l’échelle d’une ville, d’une commune ou d’un quartier par exemple
CALENDRIER DE LA COALITION
Dans la continuité de ce point de départ, la Fing propose en parallèle d’enquêtes auprès d’acteurs ciblés, un second atelier d’approfondissement avant d’aboutir collectivement à l’écriture d’une feuille route, mise en agenda d’actions transformatrices, en faveur de l’appropriation des données environnementales.
Prochains rendez-vous de cette coalition programmé avant l’été :
19 mai 2021 : lancement de la coalition à l’échelle nationale
22 ou 23 juin 2021 : atelier territorial co-animé avec nos partenaires du CNES (détails et inscription à suivre)
Un grand merci aux participants ! Pour rejoindre et suivre les prochains travaux, contactez nous reset@fing.org