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Blockchain et écologie : sont-elles vraiment incompatibles ? Questions à Clément Jeanneau


Clément Jeanneau est cofondateur de Blockchain Partner et auteur du rapport L’Age du web décentralisé. Il est également derrière le blog Signaux Faibles.

Que vous inspirent les appels à la refondation du web ?

Je partage la majorité du diagnostic mais une chose me chagrine quand j’écoute les nombreuses voix qui appellent – ce dont je me réjouis – à faire évoluer le web pour qu’il soit moins concentré autour d’une poignée de géants tout-puissants : il est trop peu question de ce qui est devenu l’éléphant dans la pièce, à savoir la blockchain. Aucun écosystème ne semble pourtant aussi dynamique et – il faut le dire – bien parti pour créer ce web décentralisé que tant appellent de leurs vœux. Le projet Solid de Tim Berners-Lee est par exemple intéressant pour faire prendre conscience du diagnostic, mais peinera à réunir autant de forces vives que l’écosystème de la blockchain Ethereum pour atteindre l’objectif souhaité. En réalité une grande part des projets de décentralisation du web courent simplement le risque de vivoter car ils manquent de logiques d’incitation économique, qui sont justement à l’œuvre dans la blockchain Ethereum.

J’ai bien conscience que la blockchain agace ou dérange. Trois raisons l’expliquent.
1/ D’abord sa médiatisation sensationnaliste qui a vu le sujet passer du blockchain-bullshit au blockchain-bashing, pour des raisons que j’expliquais dans une analyse récente.
2/ Ensuite, plus simplement, le fait qu’il s’agit d’un sujet qui reste incompris – or il n’est jamais évident, surtout lorsqu’on est reconnu comme expert du numérique, de reconnaître qu’on maîtrise mal un champs de cette sphère numérique. C’est dommage car ce faisant, on se prive d’immenses nouvelles pistes de réflexion et de découvertes de développement déjà en cours (qui n’attendent de toute façon pas notre assentiment pour émerger). C’est dommage, aussi, parce que cette réflexion et cette construction se font alors sans nous. Or le monde de la blockchain a aussi besoin de regards extérieurs qui ont l’intelligence de s’y plonger avec humilité et qui peuvent y porter certaines valeurs. Attendre passivement, c’est prendre le risque que l’on ne soit plus en situation, demain, si ces innovations s’imposent massivement, de tenter de les orienter dans le sens que l’on aurait pu souhaiter.
3/ Enfin, la blockchain est parfois soigneusement évitée pour sa réputation poisseuse pour ne pas dire salissante, liée à l’image que l’on s’en fait, dont son impact écologique qui a été décrit de long en large comme catastrophique. 

La blockchain est pourtant extrêmement gourmande en énergie…

Oui – du moins pour la blockchain Bitcoin, ce qui n’est pas le cas pour les blockchains dites privées (celles construites par les entreprises, dans le domaine bancaire, en traçabilité dans l’agroalimentaire, le luxe, etc., qui n’ont, elles, pas recours à des cryptomonnaies) et ce qui n’a pas vocation à l’être pour la blockchain Ethereum qui est le socle de ce web décentralisé en cours de développement. Ethereum a le projet de passer à un algorithme bien moins énergivore que celui de Bitcoin.

Cela étant dit, j’entends beaucoup de raccourcis sur le sujet – au-delà du fait que les éléments souvent avancés manquent de rigueur scientifique et d’honnêteté intellectuelle (extrapolations très imprécises, sensationnalisme, etc.). Un des premiers raccourcis est de raisonner de façon fixe dans le temps. Les progrès techniques sont souvent négligés dans les analyses – et je ne parle pas simplement de potentielles découvertes dans les années et décennies à venir, mais d’avancées déjà en cours d’application et d’adoption. Au niveau du matériel, l’arrivée de nouvelles puces a permis ces dernières années de diviser par près de cinq la consommation énergétique de Bitcoin, et un grand travail continue d’être fait en ce sens. Au niveau des couches protocolaires, une innovation comme le Lightning Network permet de démultiplier le nombre de transactions dans un même bloc, sans augmenter en proportion la consommation énergétique.

Mais cela ne change pas le modèle de Bitcoin qui doit consommer beaucoup d’énergie pour fonctionner, par nature.

C’est indéniable. Mais il ne faut pas confondre consommation énergétique et empreinte écologique. Ce qui est importe, c’est le moyen de production d’électricité qui est utilisé. Une même quantité d’électricité peut correspondre à des quantités de CO2 très différentes selon qu’elle soit produite avec du carbone fossile (charbon, pétrole, gaz) ou avec des énergies renouvelables. Or plusieurs études – dont l’étude indépendante menée par l’équipe de recherche spécialisée sur les cryptoactifs de l’Université de Cambridge – indiquent que la majorité des infrastructures de minage de Bitcoin utilisent aujourd’hui des énergies renouvelables, en partie ou en quasi-totalité

Ce n’est pas (encore ?) le cas de tous les mineurs (ceux qui valident les transactions sur le réseau en mettant à disposition leur puissance de calcul)mais il faut bien comprendre que les mineurs ont un intérêt économique à ce que leur consommation énergétique diminue, puisque cela augmente leur rentabilité. Dès lors, ils cherchent l’énergie disponible la plus économique, ce qui passe souvent par des usines hydroélectriques et d’autres sources d’énergie renouvelable. Malheureusement, parfois l’énergie la moins chère est le charbon, parce que ceux qui le brûlent ne payent pas son véritable coût ; mais le problème repose alors avant tout sur les politiques gouvernementales qui subventionnent le charbon indirectement.

La plupart des mineurs ne sont-ils pas en Chine, premier producteur mondial de charbon ?

C’est vrai, mais deux choses sont différentes sont mélangées. Le minage de bitcoins n’a rien de consubstantiel au minage de (blocs de minerais de) charbon. Je ne peux m’empêcher de penser que le fait que le terme soit le même engendre inconsciemment une confusion. 

Si les fermes de minage sont effectivement souvent chinoises, elles sont loin de fonctionner toutes avec des centrales à charbon, pour les raisons économiques citées ci-dessus. Une partie importante de l’électricité utilisée pour le minage en Chine provient ainsi de centrales hydrauliques dans les montagnes du Sichuan. Il s’agit non seulement d’énergie renouvelable, mais aussi et surtout d’énergie qui n’est pas consommée sinon (et pourtant bien produite) car située à des endroits où l’offre est supérieure à la demande.

Pour vous, la blockchain ne pose donc pas de problème écologique ?

Ce n’est pas ce que je dis. La consommation énergétique importante de Bitcoin fait de son impact écologique un sujet d’attention important, qu’il sera essentiel de suivre de près.

En revanche, il y a sur le sujet beaucoup d’incompréhension d’une part, et d’hypocrisie d’autre part.

Cette incompréhension tient aux différents éléments cités ci-dessus mais pas que. Aussi surprenant soit-il, et sans que cela ne masque le reste, Bitcoin peut aussi être un vecteur d’accélération de la transition énergétique. D’abord parce que le minage est un moyen particulièrement prometteur de favoriser les progrès d’efficience énergétique et d’exploitation optimale d’énergie renouvelable, puisque les mineurs ont un intérêt économique direct à ce que ces progrès voient le jour. Leur rentabilité dépend de cette efficience, or d’immenses sommes d’argent (leurs bénéfices) sont en jeu. Ensuite parce que le minage permet de soutenir des sites de production d’énergie renouvelable en attendant que ceux-ci deviennent rentables. Cet argument n’est pas seulement théorique : l’entrepreneur Sébastien Gouspillou explique par exemple que l’un des plus grands parcs solaires d’Afrique, jusqu’ici bloqué pour des raisons économiques, a pu voir le jour au Maroc grâce à l’apport du minage, qui a apporté la rentabilité qui manquait au projet.

Par ailleurs, il faut rappeler que l’une des forces de Bitcoin est d’être une monnaie limitée en nombre : il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins en circulation. C’est l’inverse de nos systèmes monétaires actuels dont les mécanismes de création monétaire et de dettes participent de facto à la croissance économique supposée infinie (…malgré un monde, lui, bel et bien fini !) et à la sur-exploitation des ressources terrestres. Bitcoin offre une diversité monétaire dont le principe de finitude correspond bien mieux, écologiquement, aux horizons vers lesquels nous tendrons, que l’on choisisse de s’y préparer en amont ou non. 

Enfin, il y a une certaine hypocrisie à pointer du doigt l’impact écologique des blockchains de façon spécifique. D’une part parce qu’il est très peu question de l’impact écologique du système financier classique ou de celui de l’extraction d’or, où il y aurait pourtant matière à redire. D’autre part parce que c’est tout le modèle numérique (dominant) qui devrait être sous le feu des projecteurs de façon générale, comme l’a bien montré l’étude récente du think tank The Shift Project. Cela ne doit en aucun cas servir d’excuse pour les acteurs des blockchains ; mais se préoccuper de l’impact écologique des seules cryptomonnaies et non du reste du secteur numérique serait schizophrène

Au fond, ma conviction est la suivante : si les blockchains et les cryptomonnaies sont autant critiquées pour leur coût énergétique, c’est également parce que leur utilité, et en particulier leur utilité sociale, reste incomprise. En la matière, les acteurs du secteur ont encore un grand travail de pédagogie à effectuer… à condition qu’ils puissent trouver en face des oreilles attentives et ouvertes d’esprit.


Clément Jeanneau prépare une étude complète sur l’impact écologique des blockchains et cryptomonnaies, bientôt publiée sur le site Blockchain Partner.

Podcast : Francesca Musiani fait son reset du Web centralisé

L’ère du Web décentralisé est-elle définitivement derrière nous ? La chercheuse Francesca Musiani joue le jeu du reset en pointant du doigt les forces et les faiblesses des différents modèles d’architecture du réseau. Elle nous partage au passage sa vision d’un Web idéal, qui “préserve la possibilité de l’innovation, de façon dynamique et de manière ouverte”.

En bref :
4:10 : Les limites de la centralisation du Web
9:50 : Le Web idéal
16:00 : Les chemins vers la décentralisation

Francesca Musiani est chargée de recherche à l’institut des sciences de la communication du CNRS, chercheuse associée au Centre de sociologie de l’innovation de l’école des Mines ParisTech, vice-présidente en charge de la recherche d’Internet Society France et est l’auteure d’une thèse en socio-économie de l’innovation du nom de “Nains sans géants : Architecture décentralisée et services Internet”.

Rejoignez la discussion sur un ou plusieurs défis Reset sur agora.fing.org !

Le nouvel internet sera-t-il décentralisé ?

Dans le cadre d’une saisine sur le sujet « Pour une politique de souveraineté européenne du numérique« , le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) a auditionné Philippe Lemoine, le président de la Fing. Il y aborde la notion de bien commun de l’Internet, notion sur laquelle l’Europe devrait miser, à l’opposé de la logique étatique et de surveillance de l’Internet chinois ou de la logique marché de l’Internet américain dominé par les GAFA. Il rappelle la promesse d’un internet pair-à-pair, décentralisé, qui nécessite des standards favorisant la transparence, l’interopérabilité, les circuits courts, de nouvelles façons de s’organiser. D’autres personnes saisies par le CESE évoquent également la décentralisation, comme Arthur Messaud de La Quadrature du Net, qui estime que c’est une alternative parfaite aux GAFAM, bien meilleure que l’idée d’un GAFAM européen, mais qui nécessite de lever les obligations juridiques qui pèsent sur les petites plateformes et les petits hébergeurs.

Enfin, à la question « dans quelles technologies alternatives l’UE doit elle investir pour sortir de cette situation de dépendance ? », Philippe Lemoine cite le prolongement du RGPD pour une philosophie du « privacy by design » ; sur le modèle par exemple du projet de Tim-Berners Lee, Solid, dans lequel les données restent aux mains des personnes qui les ont produites et ne circulent dans les API que le temps de leur utilisation, un projet très Self Data, ou encore de la blockchain.

Sur le sujet de la blockchain, buzzword mis à toutes les sauces, certains technophiles enthousiastes pensent qu’elle peut en effet être à la base d’un nouvel internet, un internet distribué, qui serait « plus résilient aux attaques DOS, à la censure et même aux catastrophes naturelles ». Cela pourrait même aller plus loin avec 1es téléphone blockchain : le Galaxy S10 de Samsung inclura un système de stockage sécurisé pour les clés privées de crypto-monnaie. Il est également questions de « dapps », pour « decentralized applications », des applications mobiles fonctionnant sur les réseaux publics, en pair-à-pair, au lieu des serveurs privés des grandes entreprises technologiques.

Hubert Guillaud évoquait déjà en septembre 2018 le « dWeb » (decentralized web), les « dapps », la blockchain, leurs promesses (reprendre le pouvoir sur les grands réseaux sociaux, prendre part à la gouvernance des services utilisés, distribuer l’autorité) dans un article intitulé « dWeb : vers un web (à nouveau) décentralisé ?« .

Il se faisait aussi l’écho des problèmes de la décentralisation évoqués par différents acteurs :

  • Tom Simonite pour Wired qui « soulignait que le web décentralisé et ses premières applications peinaient à concurrencer l’internet centralisé des plateformes. Cet espace ressemble plutôt à une niche de geeks, à l’image des vidéos que l’on trouve sur DTube. La contestation de la centralisation ne suffira pas à faire décoller ce nouvel attrait pour la décentralisation » ;
  • Primavera De Filippi (@yaoeo) et Aaron Wright, auteurs de Blockchain and the law estiment que « le web décentralisé pose également des défis juridiques et de gouvernance : qui est responsable des problèmes quand tout est décentralisé ? »;
  • David Rosenthal, spécialiste des questions de conservation numérique de contenus, pense que « ces projets doivent affronter 4 problèmes : un modèle d’affaire soutenable, la problématique du monopole, l’application phare et plus encore, la question de comment supprimer des contenus quand ces systèmes, par nature, n’oublient rien. »

Le nouvel internet pourra-t-il être décentralisé et accessible pour tout le monde, même pour les non geeks ? Si les promesses sont tentantes, la réalisation semble compliquée. La poursuite de ce débat peut se poursuivre sur le forum de la Fing ou lors des ateliers du 3 et 4 avril.

Vers des logiciels et des sites plus écologiques et éthiques ?

Photo de rawpixel on Unsplash 

Le monde du développement web s’intéresse de plus en plus à la question de la soutenabilité de leur travail, non pas seulement pour des raisons écologiques, mais aussi pour des raisons de performance et d’expérience utilisateur.

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Les low-tech dont nous aurions vraiment envie

Cet article reprend et développe les idées du défi n°13 “Relier numérique et low-tech” de l’Agenda pour un futur numérique et écologique, publié prochainement par la Fing, et largement rédigé par Renaud Francou, dans le cadre de son programme Transitions² .

Les solutions techniques low-tech (ou basse technologie) se sont développées en opposition aux solutions high-tech (ou technologie de pointe) dès les années 70 dans une optique écologique et éconologique (c’est-à-dire à la fois soucieuse de l’environnement et rentable économiquement). L’objectif était alors de proposer des solutions durables, moins gourmandes en énergie et en matériaux, possiblement réparables, réutilisables et/ou recyclables, mais également de travailler sur la baisse de la demande. Plus récemment, dans son ouvrage “L’âge des low-tech : vers une civilisation techniquement soutenable” publié en 2014, l’ingénieur Philippe Bihouix a listé les 7 principes des basses technologies : 1) remettre en cause les besoins ; 2) concevoir et produire vraiment durable ; 3) orienter le savoir vers l’économie des ressources ; 4) rechercher l’équilibre entre performance et convivialité ; 5) relocaliser sans perdre les bons effets d’échelle ; 6) démachiniser les services ; et 7) savoir rester modeste.

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[Article] Profonde, large, robuste : l’innovation qui fait frémir le CES…

Cet article a été publié dans le cadre du projet Innovation Facteur 4 mené par la FING en 2019.

…et ça n’est pas le dernier sextoy Osé (primé puis censuré).

Moins sulfureuse, (quoique), il existe une innovation qui promet un impact profond en matière environnementale, large (en visant le plus ­grand nombre) et robuste, c’est-à-dire que le projet s’intéresse à ses impacts sur d’autres secteurs et domaines, ainsi qu’aux éventuels « effets rebond » susceptibles de limiter les bénéfices écologiques nets qu’ils entraînent.

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[Manifeste] La low-tech : un outil de résilience pour l’humanité ? (GreenIT)

Ce manifeste écrit par Frédéric Bordage et Vincent Courboulay de GreenIT a été publié initialement sur leur site.

Dans un monde fini tel que le nôtre, comment peut on encore croire que l’univers numérique va continuer son expansion dans sa forme et à son rythme actuels ? Les ressources pour fabriquer nos doudous numériques commencent déjà à manquer.

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[Article] Le CES de Las Vegas ou l’urgence de la sobriété numérique, par Éric Vidalenc

Cet article a été initialement publié sur le blog Alternatives économiques d’Eric Vidalenc, responsable du pôle Transition énergétique à la direction régionale ADEME et conseiller scientifique de Futuribles International.

A la lecture du compte rendu du Consumer Electronics Show de ce début 2019 faite par Bernard Le Moullec dans l’Usine Nouvelle, l’urgence de la sobriété numérique vous saute aux yeux. Un tel déluge d’innovations inutiles fait surement bien plus que tout le travail de fond de think-tanks ou chercheurs pour prendre conscience de l’absurdité de la voie empruntée.

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Contribuez au projet RESET !

« RESET – quel numérique voulons-nous? » est un projet sur lequel nous travaillons à la Fing depuis l’été 2018. Nous avons rédigé une première version des fiches défis (travail qui est loin d’être exhaustif, que ce soit pour la liste des défis mais aussi le contenu des fiches) et mis en ligne un formulaire pour avoir quelques contributions avant le lancement officiel. Les questions portaient sur les défis (sur quels sujets le numérique a-t-il besoin d’un RESET, d’une remise à zéro, d’une réorientation profonde ? Qu’est-ce qui ne peut plus durer ?), sur des visions (quelles directions devrions-nous explorer pour résoudre ces défis?) et sur les initiatives existantes (projets, réseaux, actions, … qui proposent des voies différentes). Un atelier en région PACA nous avait également permis d’obtenir des contributions complémentaires.

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Du web d’hier au web d’aujourd’hui

Si vous voulez comprendre le processus qui a mené du Web créé par Tim Berners-Lee (et co-développé avec Robert Cailliau), qui se voulait ouvert, libre et collaboratif, au Web d’aujourd’hui (centralisé autour de quelques grandes plateformes qui ont basé leur modèle économique sur les publicités et les données personnelles des utilisateurs, qui les enferment dans des bulles de filtres, qui propagent des fake news, …), l’article du NewYork Magazine « The Internet Apologizes » est celui qu’il faut lire en premier. Entrecoupé de citations des « architectes » du Web, ayant travaillé pour les plus grandes plateformes et/ou entreprises technologiques (Jaron Lanier, Ellen Pao, Tristan Harris, …), il retrace les 15 étapes qui ont mené au monde d’aujourd’hui et finit avec les 7 inventions qui ont ruiné Internet (les cookies, le tri algorithmique, le bouton « j’aime », le rafraichissement à l’infini de la page grâce au scroll – la barre de défilement -, …). Voilà donc les 15 étapes.

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