Défi : Prendre soin des biens communs numériques

Cette fiche défi a été rédigée en septembre 2018, c’est une version provisoire, donc incomplète, pour documenter le sujet. Elle sera enrichie pendant la phase de contribution en ligne (à partir de février 2019).

Citation

Vous ne réalisez peut-être pas combien Wikipédia est devenu omniprésent dans votre vie quotidienne, mais ses données ouvertes et maintenues de manière collaborative sont réutilisées par des plateformes numériques sur Internet ayant besoin de données sémantisées et structurées. Des assistants personnels comme Siri, Alexa et Google Home utilisent les articles de Wikipédia pour répondre aux questions qui leur sont posées (…) Mais ce travail n’est pas gratuit. Si l’on demande à Wikipédia d’aider à lutter contre les côtés les plus sombres d’internet, comme les théories du complot ou la propagande, alors les Communs ont besoin d’être soutenus de manière continue et à long terme, et ce soutien devrait venir de ceux qui ont le plus intérêt sur le plan financier à ce que notre réseau numérique partagé reste en bonne santé.”, Katherine Maher, la directrice exécutive de la Wikimedia Foundation (Source : Les Communs numériques sont-il condamnés à devenir des « Communs du capital » ?, publié par Calimaq/S.I.lex)

Pourquoi nous avons besoin d’un “reset” (ce qui se passe mal, ce qui ne peut plus durer)

Les biens communs numériques correspondent à l’ensemble des ressources numériques, produites et gérées par un collectif, partagées avec des droits d’usage. Cette production commune constitue la quasi-totalité de l’infrastructure numérique d’aujourd’hui (serveurs sous systèmes d’exploitation Linux, bases de données MySQL, serveur HTTP Apache, …) et permet aussi une production et un partage de la connaissance à grande échelle (voir par exemple Wikipedia ou OpenStreetMap). Mais comme pour les biens communs naturels, il y a des risques d’enclosure : des maisons d’éditions scientifiques s’opposent à la publication libre des articles scientifiques des chercheurs, par exemple, et la remise en cause de la neutralité du net ne permettrait plus un égal traitement des flux d’informations. Par ailleurs, il y a un risque d’épuisement des communautés et donc une possible perte de qualité des ressources ou une perte d’auto-gouvernance du projet (notamment pour les logiciels open-source dépendant des contributions de développeurs salariés).

Des visions alternatives existent déjà

Afin de se donner les moyens de défendre la sphère des bien communs numériques, des licences ont été mises en place pour obliger les structures commerciales à financer ces communs numériques quand elles les utilisent : les licences à réciprocité. Comme les licences libres, il en existe plusieurs selon différentes caractéristiques : le type de structure commerciale (coopérative, non coopérative), le niveau de lucrativité de l’activité, le type de rémunération (monétaire, par jeton, …), le type de production (logiciel, connaissance). Par ailleurs, des idées émergent pour mettre en place une vraie société contributive : la mise en place d’un droit social à la contribution ou d’un dividende contributif. Des initiatives comme celles de Framasoft, des Wiki, des monnaies locales ou encore d’OpenFoodFacts ou d’OpenStreetMap vont dans cette idée de proposer des biens communs accessibles à tous.

Acteurs qui y travaillent déjà

Framasoft, les Chatons, Vecam, Move Commons, P2P Fondation, Remix the Commons, Plan de transition vers les Communs de la ville de Gand,  Mouvement des Communs en Italie, Open Food Facts, SavoirCOM1, Connected Action for the Commons,…