Défi : Partager de façon plus équitable la valeur produite sur les plateformes

Cette fiche défi a été rédigée en septembre 2018, c’est une version provisoire, donc incomplète, pour documenter le sujet. Elle sera enrichie pendant la phase de contribution en ligne (à partir de février 2019).

Citation

La théorie du coopérativisme de plateforme repose sur deux principes : la propriété communale et la gouvernance démocratique. Elle associe l’expérience de près de 135 années d’autogestion par les travailleurs, des quelque 170 années du mouvement coopératif et de la production de communs par les pairs propre à l’économie numérique de compensation. Le terme “plateforme” se réfère aux endroits où nous traînons, travaillons, bricolons, et générons de la valeur après avoir allumé nos téléphones ou ordinateurs. La partie “coopérativisme” concerne un modèle de propriété pour les plateformes de main d’œuvre et de logistique ou les marchés en ligne qui remplacent ceux de type Uber par des coopératives, des communautés, des villes ou des syndicats inventifs.”, Trebor Scholz (source : Makery)

Pourquoi nous avons besoin d’un “reset” (ce qui se passe mal, ce qui ne peut plus durer)

Les plateformes d’intermédiation, ces nouveaux acteurs de l’économie numérique apparus il y a une dizaine d’années, mettent en relation des “utilisateurs producteurs” (personnes ayant quelque chose à proposer : un appartement, une voiture, un service, un repas, …) avec des “utilisateurs consommateurs” (personnes ayant besoin de cette chose ou de ce service). Par ex, Uber met en relation des chauffeurs avec des personnes ayant besoin de se rendre d’un point A à un point B, AirBnB met en relation un propriétaire avec une personne cherchant une chambre ou une location temporaire, et Deliveroo permet de livrer un plat choisi par un client dans un restaurant. Tout cela se fait grâce à des algorithmes et des travailleurs indépendants qui vendent leur force de travail, sans être salarié. Les plateformes possèdent donc très peu d’actifs productifs, produisent très peu, mais prennent des commissions sur chaque transaction. La valeur produite ne va pas à ceux qui la produisent, mais à ceux qui ont apporté leur capital.    

Des visions alternatives existent déjà

Le coopérativisme de plateforme est une alternative au capitalisme de plateforme en y intégrant les concepts du modèle coopératif : partage équitable de la valeur, gouvernance ouverte et distribuée, autonomie et indépendance des membres, intérêt à l’égard du bien-être collectif, formation, éthique de la donnée … De nombreux exemples de plateformes coopératives existent déjà : Hôtel du Nord à Marseille, la coopérative d’habitants alternative à AirBnB ; Resonate, une coopérative de musique en streaming administrée par des musiciens ; Fairmondo, une place de marché et d’échange de produits qui appartient à ses utilisateurs ; l’Atelier Paysan, une coopérative de conception et de fabrication de matériel agroécologique. Il existe également des projets de coopératives de livreurs et des coopératives de chauffeurs, pour proposer des alternatives à Deliveroo et Uber.

Acteurs qui y travaillent déjà

Trebor Scholz et Nathan Schneider à l’origine du concept de “coopérativisme de plateforme”, Co-op DiscoTechs – collectif qui veut lier mouvement coopératif et le co-design, notamment avec les civic-techs et l’organisation en ligne.

La Coop des Communs, avec leur projet Plateforme en communs, la communauté française des plateformes collaboratives équitables et productrices de communs ; La plateforme 1DTouch de Cédric Claquin ; Ariel Kyrou, …